Les Évadés, une leçon de persévérance et d’espoir

Article publié initialement le 5 Juillet 2015

Tout d’abord, une petite parenthèse perso. Je sais, c’est plutôt moche, là comme ça mais c’est ma première critique sur Vaikarona (et mon premier post aussi) alors je tenais à justifier mon choix de film et ma méthode de travail, je veux que plus tard, quand le public ne sera plus composé de quelques bots qui viennent lâcher leur pubs oklm, la plèbe se dise “Bigre ! Alors c’est comme ça que le grand Sirop a commencé!” j’en pleure d’avance, c’est l’émotion.

Ce qu’il faut savoir c’est que c’est un film que j’apprécie tout particulièrement, je dirais même plus, il s’agit probablement de mon film préféré (avec les retours vers le futur bien sûr, faut pas déconner). La première fois que je l’ai vu, j’étais gamin et c’était sur TF1…eeeet on s’en fout je sais, mais c’était la sombre époque ou ma mère avait plein pouvoir sur la télécommande et je dois beaucoup de ma culture cinématographique (et de mes cicatrices) à ma maman, alors merci maman.

Je profite de ce petit chapeau (appelons ça une casquette, tro d bar) pour expliquer ma méthode de fonctionnement : déjà, je regarde le film (eh ouais), ensuite je rédige mon texte avec de la musique à fond et des lactel max à la fraise (boisson de bonhomme). Plus qu’une simple critique, j’aime donner à mes textes des allures plus personnelles qui, de ce fait, adopteront souvent un aspect plus proche de la chronique, ce qui je l’espère vous plaira.

La critique sera scindée en 2 parties, une partie garantie sans huile de palme et sans spoil, une seconde partie bien grasse bien dégueulasse, plus brève où je donnerai mon avis sans retenue ou le spoil sera un invité de marque (et Sophie). Sur ce, ma quête sur Vaikarona est sur le point de commencer ! Un tout nouveau monde de rêves, de tests et de critiques m’attendent ! Dingue !

Back in Time

10 septembre 1994, Frank Darabont signe son tout premier film, une adaptation cinématographique de la nouvelle Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank  de Stephen King qui sortira chez nous le 1er mars 1995 sous le titre Les Evadés. Une hasardeuse traduction du titre original The Shawshank Redemption qui se montre un peu trop révélateur sur le scénario d’un film qui se penche sur l’univers carcéral et balayant ainsi tout le soin apporté par le réalisateur afin d’éviter de se montrer trop évident sur le sujet, plutôt dommage.

Darabont a la justesse de s’éloigner suffisamment pour s’impliquer artistiquement tout en restant fidèle à l’œuvre d’origine offrant ainsi une seconde vie à la nouvelle de King. Tandis que le film fut encensé par la critique, il sera un échec commercial à sa sortie, notamment à cause de l’absence de noms connus à l’affiche, avec Tim Robbins et Morgan Freeman dans les rôles principaux, ce dernier n’ayant alors pas encore la notoriété qu’on lui connait aujourd’hui. C’est au fil des années que les Évadés gagna en popularité et est aujourd’hui considéré comme culte. À juste titre ?

“Tout le monde est innocent à Shawshank”

Le film s’ouvre sur le procès du héros, Andy Dufresne, interprété par Tim Robbins, un jeune banquier inculpé du meurtre de sa femme et de son amant alors qu’il clame son innocence, et qui se retrouve incarcéré au pénitencier de Shawshank, connu pour sa sévérité et son apologie de la discipline. Pour la première visite des lieux, la caméra s’envole et effectue un travelling aérien et présente une immense forteresse, le tout accompagné d’une musique mélancolique signé Thomas Newman, magistral, le ton est donné.

Le pénitencier de Shawshank tel que vous le verrez la première fois avec la musique qui va bien

Le spectateur découvre Shawshank, ses prisonniers et leur mode de vie en même temps que le personnage d’Andy Dufresne, le tout, narré en voix off par Red, incarné par Morgan Freeman, le premier ami d’Andy qui est connu pour ses talents de contrebandier. Plus les années passent et plus Andy s’intègrera au sein de la prison et gagnera la protection des matons et du directeur en échange de ses talents de banquier.

Un effet miroir ingénieux

Le film redéfinit les codes et inverse les rôles avec habileté, ici on a naturellement de l’empathie pour Andy et ses compagnons d’infortunes tandis que c’est sur le directeur de la prison et le gardien de prison en chef que l’on discerne les antagonistes.
Le réalisateur traite l’univers carcéral avec bienveillance, loin des clichés du prisonnier hargneux avec des hommes pas nécessairement mauvais mais qui ont un jour pris de mauvaises décisions. Cependant ce point pourrait en déranger certain qui reprocheront alors au film d’aller trop loin dans cet effet miroir avec des prisonniers tous (enfin presque…) très sympathiques en opposition avec des représentants de la loi absolument immondes et immoraux.

Alors Darabont, c’est du bon ?

Pour son premier film Darabont nous offre une mise en scène sobre et épuré, 2h20 qui se suivent tout en fluidité grâce à une histoire sans temps mort. Tim Robbins joue tout en nuance, un homme fragile «  qu’un courant d’air pourrait faire tomber », au regard vide et fatigué d’un prisonnier dépassé par les événements qui s’engage dans une quête perpétuelle et obsessionnelle d’une liberté souvent métaphorique. Il contribue à humaniser les autres prisonniers qui à son contact se dévoileront sous de bien meilleures auspices et se montre attachant, touchant et toujours juste.

Pas de doute possible, Frank Darabont signe une vraie petite perle, une authentique ode à la liberté et à l’espoir sur fond de trahison et d’avidité. Un film sincère et divertissant, jamais ennuyant et qui parviendra à émouvoir même les plus stoïques d’entre nous.
Donc sincèrement, si vous avez envie de passer un bon moment devant un vrai bon film comme on en voit plus ces derniers temps, n’hésitez pas et si cette article de moindre qualité aura permis à ne serait-ce qu’une personne de découvrir ce film ( étrangement sous l’ombre de son petit frère La Ligne Verte du même réalisateur ) alors j’aurais accompli mon devoir.

Plus d’infos sur Les Evadés :

 

Et maintenant, la Zone spoiler !

Fuck la cordialité ici on est en zone spoiler, on se tutoie, on n’enlève pas ses chaussures, on crache par terre et on parle franchement quoi.
Vous l’aurez compris, pour moi ce film c’est de la bombe, je ne peux m’empêcher d’envier quiconque aura la chance de le voir pour la première fois avec l’intense plaisir de la découverte et surtout sans connaitre le dénouement final. Enfin.., le titre en parle donc niveau surprise c’est moyen mais ce n’est pas tant l’acte qui prône mais les circonstances et le déroulement qui surprennent et séduisent. Comment ne pas lâcher un sourire satisfait lorsque le film dévoile toute la stratégie D’Andy Dufresne ? De jubiler quand le directeur de la prison se retrouve puni par le film ?

La prouesse du chef d’œuvre de Darabont c’est qu’il parvient à captiver sans que le thème principal du film, à savoir l’évasion (si si), ne soit omniprésent, au contraire, celle-ci n’est que la conclusion mais on prend tellement de plaisir à suivre l’intégration du personnage de Tim Robbins à Shawshank, ses péripéties, de voir comment il perce dans le prison-game que c’est limite si on n’oublie pas le titre du film.

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