Terminator Genisys, entre passé et futur.

Article publié initialement 16 Juillet 2015

Après avoir forcé Poyjo à mater Terminator et Terminator 2: Le Jugement dernier, je suis parvenu en cette belle après midi, à le trainer au cinéma pour voir le petit dernier: Terminator Genisys, réalisé par Alan Taylor. Et tout ce que je peux vous dire c’est que… En fait non, je ne vais pas vous dire de suite ce que j’en ai pensé mais plutôt étudier Genisys au cas par cas, et pour cela, quoi de mieux qu’une petite rétrospective ?

Mais pour éviter l’aspect tristounet, faisons ça en musique, avec le thème classique des Terminator, présent depuis le premier opus, dans sa version Genisys ( aaah si Robocop 2014 avait eu cette chance…)

 

La Genèse de Genisys

1984, moi Sirop je n’étais même pas en projet et pourtant, l’un des films préférés de mon enfance sortait en salle. Au menu, un futur apocalyptique sur fond de guerre Hommes VS Machines, des voyages dans le temps et surtout un putain de Cyborg tueur, le Terminator T-800 brillamment interprété par Arnold Schwarzenegger (je dis pas ça pour me la péter mais j’arrive à écrire son nom sans regarder sur Google…et je suis célibataire) .

Le synopsis était simple mais intelligent, le T-800 avait été envoyé dans le temps pour tuer Sarah Connor (Linda Hamilton), la mère de John Connor, le futur leader de la résistance. Pour le contrer, John Connor, choisi Kyle Reese (Michael Biehn), un ami fidèle et dévoué, pour qu’il protège sa mère dans le passé. S’en suivait alors des scènes d’anthologies de dualité homme-machine. Le film empruntait beaucoup de mécanisme aux films d’horreur grâce à un Shwarzy en tueur froid et déterminé qui poursuivait sans faillir un duo Reese-Connor effrayé dans une ambiance diablement stressante. Malgré un budget restreint et un manque de confiance des producteurs et même des acteurs (Shwarzy en dit que c’était un film de merde, quand même !), il rencontra un immense succès et est aujourd’hui considéré comme un classique du genre.

Fort de son succès, c’est en 1991 que James Cameron nous livre une suite, baptisé Terminator 2: Le jugement dernier. 11 ans se sont écoulés depuis les événements de Terminator et on y retrouve John Connor agé 13 ans ( quelqu’un qui devrait prendre des cours de maths, vu que le petiot est né en 1985, je vous laisse faire le calcul et faire un “Hou” d’horreur pour Cameron ) poursuivi par un tout nouveau modèle de Terminator, le T-1000, composé de métal liquide lui permettant de changer d’apparence, de se régénérer et d’absorber les coups, classe.

Et là mesdames et messieurs, pirouette scénaristique de ouf de guedin de malade, un T-800 qui sent bon le neuf,toujours sous les traits de Shwarzenegger, apparait pour défendre le petit Johnny ! L’idée d’utiliser l’ancien antagoniste pour en faire un héros dans le second opus est une idée diablement efficace (à l’époque hein ?) qui fait son petit effet. Shwarzy campe encore mieux son rôle de robot avec un manque d’expression faciale admirable et fait face à un T-1000 de Robert Patrick tout aussi convaincant, Edward Furlong incarne parfaitement le rôle de John Connor tandis que sa mère Sarah est toujours interprétée par Linda Hamilton, mais cette fois ci dans une version bien plus robuste, loin de la femme fragile du premier épisode. Les thèmes abordés sont tout aussi bons avec la sensibilité des machines ou l’incarnation d’un père de substitution en la personne du T-800 pour Connor et promet des répliques et scènes toujours plus cultes.

Et là, on entre dans ce que j’aime appeler les spin-off de Terminator qu’on va rapidement survoler car sans lien avec Genisys avec tout d’abord Terminator 3 : le soulèvement des machines.
Toujours avec Shwarzy dans le rôle du gentil robot protecteur d’un John Connor insupportable joué par Nick Sthal. C’est simple, c’est un copier-coller de Terminator 2 mais en moins bien. Le même schéma avec quelques différences ici et là, pour enrober sans doute. Le T-X, l’antagoniste, est une version féminine du T-1000 qui peut changer ses bras en canons, et le plus important, faire gonfler ses nichons.
Au final ce Terminator 3 est tout juste sympathique mais est à des années lumières de la grandeur des deux premiers épisodes.

Viens ensuite Terminator: Renaissance (Salvation en VO) qui semble être enfin l’épisode tant attendu par les fans avec un scénario qui se penche directement sur la guerre dans le futur. Hélas, ce 4ième opus n’a que son nom pour se rattacher à la série, la guerre est à peine montrée, le scénario est plat, Bale en Connor est tout sauf percutant et Shwarzy en CGI m’a offert une cécité pour Noël. Et pourtant, le film n’est pas complètement, mauvais et se laisse regarder si on oublie que c’est censé être Terminator…

“I’ll Be back” nous étions prévenus!

2015, après avoir spoilé la grande majorité de l’intrigue à grand coup de trailer, Terminator Genisys sort enfin et l’heure du jugement dernier avec. Alors, daube ou pas ?

La position du film est ambiguë, éclipsant Terminator 3 et 4, Genisys est à l’orée de la suite et du reboot/hommages aux deux premiers films. Genisys commence dans le futur, la guerre vient d’être gagnée par les hommes mais Skynet ne s’avoue pas vaincu et envoie un T-800 pour tuer Sarah Connor mais aussi un T-1000. La machine à voyager dans le temps, qui constitue l’arme ultime de Skynet et pourrait reverser l’issue de la bataille, est de ce fait également utilisé par Connor et ses hommes qui envoient Kyle Reese dans le passé pour sauver Sarah, mais tout ne se passe pas comme prévu…

Les clins d’œils aux fans de la première heure sont légions avec un démarrage quasi identique au premier opus avec l’arrivé d’un T-800/Shwarzy jeune et de sa confrontation avec des Punks qui est loin d’avoir la qualité de l’époque avec cet étrange sentiment de précipitation dans les dialogues.

A gauche, la version de 1984 et à droite celle de 2015. Shwarzy CGI est plus convaincant que dans Salvation et Kev Adams joue correctement son rôle de punk.

La réussite du T-800 jeune est en demi-teinte, tantôt impressionnante, tellement que je me suis demandé s’ils n’avaient pas réutilisé des scènes d’époques, tantôt présentant des défauts similaires à la version de Salvation, surtout lorsqu’il s’agit de l’éclairage sur le visage et celui pendant les combats un peu vifs.

Et c’est là que s’arrête l’aspect reboot du film qui prend alors une tournure “inédite”, et j’insiste sur les guillemets tant ce sentiment de déjà-vu persistant est désagréable. Entre l’apparition éclair d’un T-1000 (le début de Genisys c’est Terminator 1 fourré au Terminator 2), visiblement en CDD de 10min, des scènes certes impressionnantes comme l’immense carambolage en Bus mais qui rappelle déjà Batman The Dark Knight ou pour ne pas trop s’éloigner, Terminator 3 tout simplement.
J’ajouterais également que, pour un film censé se passer dans les année 80, un effort sur le look des personnages pour les rendre moins actuels aurait été appréciable, rendez nous le mulet de Sarah Connor !

10 minutes d’écran, alors que Robert Patrick avait tenu 2h34…c’est plus ce que c’était les T-1000.
Maudite obsolescence programmée.

La bande annonce, le pire ennemi du film

Je pense que nous sommes tous d’accord là dessus mais, sincèrement, ce délire de tout montrer dans une bande annonce constitue une erreur marketing majeure, alors oui ça donne envie d’aller voir le film mais quand on ressort on est tout sauf surpris. On savait déjà tout et le contrecoup est sévère, notamment sur les critiques et les futures ventes de DVD/Bluray. Avoir dévoilé dans les trailers le John Connor version Terminator est une “Monumentale erreur” , James Cameron s’était dit “très surpris” de ce revirement scénaristique, une surprise qu’il sera hélas le seul à avoir, à moins de vivre dans une grotte ou de ne pas être intéressé par la licence Terminator.
De plus ce changement de camp d’un personnage tente de réitérer la dynamique de Terminator 2, qui rendait héroïque une ancienne figure hostile, en choisissant cette fois ci LA représentation du bien pour en faire un antagoniste et c’est donc aussi, du déjà vu, dommage !

“On va leur ressortir les mêmes gags que dans T2, ils ont surement oublié depuis le temps, puis tant qu’à faire, on va l’utiliser 3/4 fois dans le film” se dit le réalisateur, grand fan du comique de répétition.

Read my review if you wanna live!

Globalement la photo du film est bonne, le réalisateur a parfaitement respecté l’ambiance des scènes du premier film et se permet des séquences plutôt sobres, parfois très belles, pour nuancer les nombreuses scènes musclés desservies par des effets spéciaux spectaculaires. Qu’on aime ou pas, le Terminator en particule rend très bien à l’écran et permet des combats plutôt jouissifs et rappelle l’enthousiasme de la découverte du rendu des capacités du T-1000 dans le second opus.

Le combat T-800 vs T-3000 a bien de l’allure.

Shwarzenegger est toujours aussi à l’aise dans son rôle de cyborg Humanoïde, et j’avoue que c’est la raison numéro 1 qui m’a poussé à aller voir ce film parce que j’adore ce mec. Il arrive à porter à lui seul le film, le last action hero est vieux mais pas obsolète et forme une bonne équipe avec la Sarah Connor d’Emilia Clarke, bien moins badass que la version du Jugement Dernier et qui reste tout de même en deçà de la prestation de Linda Hamilton. Les vilains petits canards sont sans conteste Jai Courtney qui offre un Kyle Reese à mille lieux de celui de Michael Biehn et qui a toujours l’air de surjouer comme un ahuri. Jason Clarke ne joue pas si mal que ça, mis à part des expressions faciales un peu limitées, mais je ne peux pas m’empêcher de penser, comme beaucoup de fans, que reprendre Edward Furlong aurait été la méga classe (bien que risqué, je l’admets) et aurait fait le même effet que le retour d’Arnold dans la saga.

En regardant Terminator Genisys, j’ai l’impression de me revoir, tandis que je copiais sur Wikipedia pour mes exposés en prenant soin de changer chaque mot tel un bandit tant ce nouvel opus est une copie maquillée des épisodes précédents. Mais ce n’est pas là le seul défaut, je passe vite fait sur les nombreuses incohérences scénaristiques notamment dues aux voyages temporels qui est toujours un sujet sensible (mais nous étayerons tout cela dans la zone spoilers) et je me permets de souligner sa trop grande ressemblance avec n’importe quel blockbuster de ces dernières années.

Le T-800 qui s’occupe de Sarah depuis son enfance et qu’elle surnomme “papy” . Cette relation filiale tente de recréer la relation père/fils de Terminator 2…pas très innovant

Le problème majeur de Genisys, et de la plupart des reboot/suite de vieilles licences, c’est qu’elles ont souvent frappé tellement fort par le passé qu’elles souffrent d’une comparaison parfois sévère car empreinte de nostalgie. Soyons clair, Terminator Genisys n’est dans le fond pas infecte à regarder non plus, c’est distrayant sans plus et je n’irais pas conseiller à qui que ce soit d’aller le voir, sauf aux fans. Néanmoins je pense sincèrement que si c’était là le premier volet de Terminator il aurait eu davantage de crédit mais pour l’heure il est loin, très loin des deux premiers opus qu’il essaye d’imiter, comme un gamin qui essaye de copier son grand frère, sans succès.

Plus d’informations sur Terminator Genisys :

Belle soirée pour un peu de spoil hein?

Si toi aussi tu as payé 8,5 euros en montrant ta carte de bus pour voir ce film, tu es ici chez toi, installe-toi et parlons entres gens avertis.

Revenons tout d’abord ce qui pour moi est le plus gros défaut du film: les incohérences scénaristiques dues aux voyages dans le temps. Le film essaye de nous perdre avec une histoire rocambolesque de timeline mais nous, fiers et vaillants spectateurs, nous ne sommes pas dupes !
Que Kyle Reese trouve comment annuler le jugement dernier en se servant d’un souvenir qui n’intervient finalement qu’à la fin du film ça ne passe pas.
Que John Connor arrive tout pimpant en 2017 du futur pour foutre le bordel alors qu’il n’a du coup jamais été conçu, ça ne passe pas non plus, et c’est pas ses explications à 2 francs du genre “ouais mais je peux vous tuer (à ses parents), parce que qu’en fait fuck le temps, fuck Doc, Marty et leur voiture de merde et fuck Docteur Who qui m’a transformé en cyborg” qui arriveront à nous convaincre.
Que Papy T-800 crève mais en fait non et balance un “j’ai été mis à jour” oklm alors qu’il a juste pris un bain de métal liquide constitue l’apothéose d’une happy-end complètement abusé là ou les premiers opus connaissaient une fin tragique.

Le film ressemble davantage a un gros patchwork de T1 et T2 enrobé de quelques nouveautés ici et là pour faire passer la pilule, et après l’avoir vu c’est le même constat qu’après T3 ou T4: les deux premiers épisodes suffisent largement, le reste n’est que fioriture. Puis on se dit que ça y est, c’est terminé et là BAM, une petite scène post générique qui annonce vraisemblablement une suite…plz stahp la licence Terminator est mode Yamete Kudasai total sérieux !

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