Article publié initialement le 15 Janvier 2016
Contrefaçon est une série d’articles sur le Japon concernant leur adaptation à la sauce nipponne de symboles qui sont traditionnellement rattachés à d’autres cultures.
Contrefaçon n°1 : La Tour de Tokyo
Pour le premier article de Contrefaçon, j’ai décidé de m’intéresser à une question que toutes les personnes qui ont regardé un anime (ou vu une image de Tokyo) ont du se poser. Pourquoi la tour de Tokyo entretient-elle une ressemblance si frappante avec la Tour Eiffel ?
Ce n’est qu’un au revoir.
Resituons le contexte : Le Japon avant la 2nd Guerre Mondiale est un peuple conquérant avec qui il ne fait pas bon être voisin. En témoigne l’annexion de la Corée en 1910 ou encore ses nombreux conflits avec la Russie et la Chine. Après la guerre, le pays se voit sous tutelle américaine et sort traumatisé des bombardements nucléaires.
C’est en 1951 que la tutelle se termine et que le Japon commence à retrouver sa place sur la scène mondiale. Toutefois, la solution militaire n’est plus envisageable. C’est donc culturellement et économiquement que le Japon cherche à briller.
Plus haut, oui plus haut…
Lors de l’essor de la radiophonie et en raison du caractère très plat de Tokyo, le projet d’un émetteur englobant toute la ville fut envisagé.
Ce projet fut entrepris par Maeda HISAKICHI, président de la fonction publique et riche entrepreneur.
Son idée initiale était de construire la plus haute tour du monde en transposant l’architecture de la Tour Eiffel. Néanmoins, le projet connu deux entraves.
La première fut les risques sismiques (le précédent séisme avait entrainé un gigantesque incendie détruisant Tokyo), le projet fut donc confié à Tachū NAITO, architecte et mathématicien, grand spécialiste des structures antisismiques.
La seconde entrave fut d’ordre financière : le coût en matières premières dans un pays en étant presque dépourvu, fut astronomique. La hauteur de la tour dû être révisée pour simplement dépasser de quelques mètres celle de Paris, sans toutefois être la plus haute du monde.
Le projet débuta donc en 1957 pour s’achever en 1958.
La partie facile
Pour les détails techniques j’ai décidé de reprendre honteusement l’introduction de Wikipédia :
“La Tour mesure 332,6 mètres de haut (soit 7,6 mètres de plus que la tour Eiffel, qui en mesure 325 avec son antenne) ce qui en fait l’une des plus hautes tours en métal du monde. L’édifice ne pèse que 4000 tonnes, ce qui est bien moins que les 10 100 tonnes de la tour Eiffel. La tour ouvre au public le 23 Décembre de la même année[1958]. 176 ampoules réparties à différents endroits éclairent la tour. L’hiver, elle est illuminée en orange et l’été en blanc.”
Merci Wiki pour cette intervention de grande qualité !
Un petit tour… et puis s’en va
Plus tôt dans la chronique, j’ai omis délibérément de vous dire quel était le building que le projet initial de la tour de Tokyo devait surpasser. Il s’agissait de l’Empire State Building.
Cette anecdote est une illustration du dessein japonais qui dépassa économiquement l’Europe sans jamais atteindre les États-Unis. La tour symbolise ce Japon qui se reconstruit après la guerre, qui grandit vers les cieux sans les atteindre.
Le Japon restera, comme Raymond POULIDOR, éternel second des puissances économiques avant de décliner à la fin du XXe siècle.
C’est aussi le cas pour la tour de Tokyo dont l’émetteur ne fut plus en mesure de couvrir l’ensemble de la ville. Il laisse son rôle à un nouvel édifice : la Tokyo Skytree haute de 634 mètres et inaugurée en 2012.
Aujourd’hui la tour de Tokyo est une attraction pour les touristes avec notamment le restaurant One Piece. Dans 50 ans, nos enfants connaitront la tour Eiffel mais qu’en sera-t-il de la Tour de Tokyo ?
Peut-être un début de réponse avec ces deux liens :
Site Touristique de la ville de Paris :
http://en.parisinfo.com/discovering-paris/major-events/best-of-paris-2016
Site Touristique de la ville de Tokyo :
http://www.gotokyo.org/fr/tourists/info/info_basic.html
Merci à vous pour avoir pris le temps de lire cet article et bonne année 2016, des bisous.