Publié initialement le 12 Juillet 2015
Je me souviens de la première fois dont j’ai entendu parler de Ao Haru Ride. Une amie me le vendait comme l’un des meilleurs shojos depuis Kimi ni Todoke. Ayant adoré ce dernier je me suis engagé à lire le manga. Chose que je n’ai finalement jamais faite, j’avais fait passé un tas d’autres séries avant sans avoir de préjugés négatifs sur celle-ci. En attendant, la série recevait une adaptation animé. Consommant davantage d’animes que de mangas, c’était l’occasion de faire connaissance et c’est ce que j’ai fait à sa sortie. J’ai malheureusement été assez déçu.
Ao Haru Ride ou Blue Spring Ride est un animé de 12 épisodes produit par Production IG en 2014. C’est l’adaptation d’un manga de 13 tomes (terminé) de Io Sakisaka aux éditions Shueisha au Japon et Kana en France. Il existe également un light novel et un film live au Japon.
Futaba Yoshiaka est une collégienne particulièrement jolie, ce qui lui vaut la joie d’être critiquée par les filles de sa classe. Amoureuse d’un garçon, Ko Tanaka, elle ne parvient pas à lui exprimer ses sentiments. Ce dernier finit par déménager et ils se retrouvent séparés jusqu’au lycée. Depuis, les deux ont bien changé, la première a pris la décision de se comporter comme un garçon manqué tandis que le second est devenu antipathique. Si les caractères ont changé, les sentiments sont-ils toujours les mêmes ?
Niveau musique rien d’exceptionnel. le thème principal sort du lot et restera en effet dans votre tête, mais vous oublierez sans doute le reste assez vite. Pire encore, le thème principal et ses versions alternatives se bataillent sur les 12 épisodes et vous n’entendrez pratiquement qu’eux durant la série entre les nombreux silences de la série.
Le chara-design est mauvais. On est loin du du charme du dessin du manga que j’ai fini par parcourir après l’anime. La différence est flagrante. Ici les traits sont durs et rigides ; les proportions du corps et en particulier de la tête sont difficilement respectés et les voir en mouvement est souvent désagréable. Si ce n ‘est pas clairement pas la série la plus laide de l’année, le style d’Io Sakisaka aurait sans doute mérité de meilleures attentions. Bonjour donc les cheveux en pagailles qui ne respectent pas les lois de la gravité, les visages écrasés ou encore les nez tordus.
Au niveau des seiyuus Ko Tanaka est interprété par Kaji Yuuki (Eren dans Shingeki no Kyojin, Meliodas dans Nanatsu no Taizai,…). Choix que je ne comprends absolument pas. La voix de Kaji Yuuki est forte, propre aux personnages prêt à crier dans les moments d’action. Ko Tanaka est un personnage calme qui parle constamment à demi-mesure. Résultat Kaji Yuuki donne l’impression de chuchoter en permanence. Maaya Uchida (Rikka de Chuunibyo demo koi ga Shitai, Hajime de Gatchaman Crowds,…) double Futaba Yoshiaka. Une jolie voix qui correspond bien à l’héroïne tout le temps agitée. C’est une voix qui cassera les pieds par moment mais on supporte. Je fais l’impasse sur les autres personnages, les autres voix sont sympathiques et se passent de commentaires, voici la fiche MAL pour les plus curieux : ici.
L’histoire se concentre donc sur nos deux anciens amoureux alors qu’ils refont connaissance petit à petit au lycée. Ce qui donne le droit à une série de flashbacks pour mettre en valeur le décalage existant entre leur vie collégienne et lycéenne. C’est le point principal autour duquel gravite l’intrigue amoureuse de la série. L’héroïne va se demander tout le long si elle aime toujours Ko Tanaka dont le caractère a énormément changé, si elle peut le considérer comme le même ou si le problème ne réside pas dans la nature de ces changements. L’histoire se concentre ainsi sur les raisons de cette transformation aussi bien pour lui que pour elle. La série semble promettre que cette amour se refera sous une autre forme mais l’intérêt de l’histoire vient aux moyens pour y parvenir.
Autour de cette intrigue principale viennent se dresser 3 protagonistes. Yuuri Majita, une fille mignonne jalousée par ses camarades de classe et qui n’arrive pas à faire des amis. Celle-ci va vite devenir un obstacle à a relation de nos 2 héros. Kikuchi et Murao, le premier aimant la seconde depuis des lustres alors que celle-ci n’a d’yeux que pour Youichi Tanaka, son professeur et le frère de Ko Tanaka.
Bien que l’idée de base semble intéresse, la forme de l’histoire empêche d’apprécier pleinement l’intrigue. Ao Haru Ride est autant l’histoire de personnes qui grandissent que celle d’une héroïne tourmentée par ses pensées pourtant banales et qui obsèdent la construction de chaque épisode. Bref, il n’y a pas 5 minutes sans que l’on ait à supporter une de ses réflexions. Celle-ci n’est pourtant la seule à délivrer tout ce qui lui passe par la tête dans des monologues tuant le rythme. Et c’est sans doute ce qui est le plus navrant, car bien qu’en devant écouter et subir le cheminement de pensée de chaque personne il est difficile pour autant de considérer les personnages d’Io Sakisaka comme originaux et approfondis.
Se remettre en question, s’interroger au sujet de ses relations peut sembler une bonne manière de donner de la profondeur au perso, mais le questionnement sans fin notamment de Yoshiaka, ne fait que faire tourner en rond le nœud principal de l’intrigue sans faire avancer quoi que ce soit. Les 12 épisodes défilent assez vite et on en retient peu d’évènements. Le rythme mou n’est ni aidé par les flashbacks ni par les pensées et encore moins par l’animation figée de la série.
Pourtant la série n’est pas mauvaise de A à Z. Si l’empathie est quelque chose de difficile à provoquer naturellement, la série parvient quand même à quelques instants à rendre curieux, à faire désirer un dénouement l’intrigue. Malheureusement la série en 12 épisodes n’apporte rien qui ressemble à une conclusion, il faudra se rabattre sur le manga édité chez Kana.
Edit 01/06 : De l’anime je n’ai qu’un point de vue mitigé, celui d’un shojo moyen dispensable, loin de révolutionner son genre, avec des tics et des mauvaises habitudes. Si j’ai bien envie de croire que l’anime a échoué à retranscrire le travail de forme de la mangaka c’est parce que depuis peu, Kana propose en manga ce qui est appelé des “Short love Stories”. Des recueils de nouvelles portés sur la romance dont le premier tome est consacré à Io Sakisaka. Pas de surprise, il n’y a effectivement pas de révolution du genre mais certainement une auteur qui maitrise ses histoires et sait intéresser rapidement. Les personnages sont facile à cerner sans se jeter à bras ouverts dans de vieux clichés et le rythme nous laisse deviner ou l’histoire peut aller sans tomber dans le prévisible. Mieux encore, la plupart des nouvelles de ce premier tome sont antérieurs à Ao Haru Ride, de quoi rassurer davantage encore sur la qualité du manga.
Plus d’infos sur Blue Spring Ride :
- Manga d’origine : Icotaku | MAL
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