Poisson d’avril promis pour le bon Poyjo de la part de l’effroyable Marchefeu

Revoilà le premier avril et son lot de bonnes blagues qui, le reste de l’année sont maintenant appelées « fakenews » (terme anglais car avouons-le, la langue française ne nous permet pas de transcrire l’expression sans perdre son sens..) et qui ne marchent plus que sur les plus crédules.

Vous êtes sur un site qui traite généralement de culture et plus spécifiquement de culture japonaise et le 1er avril est pour nous, le moment où les gens se lâchent sur les stéréotypes dont sont affublés nos amis nippons.

Alors sur Vaikarona pour le 1er avril, nous avons décidé de prendre le contre-pied de cette fête populaire en sortant premièrement un article, ce qui est déjà une bonne blague vu la régularité de nos publications mais aussi et surtout, de vous écrire un article sérieux sur un sujet qui ne l’est pas vraiment.

Avant de rentrer dans le vif du sujet je me permets une dernière digression, connaissez-vous le film Un jour sans fin, autrement intitulé Le Jour de la Marmotte selon l’endroit dans le monde ou vous vivez ?

Pour faire un résumé rapide, le protagoniste incarné par Bill Murray est une super star des bulletins météo télévisuels. Il se retrouve envoyé dans une petite ville couvrir un festival où la sortie ou non d’hibernation d’une marmotte est le signe d’un printemps radieux ou tardif. Notre antihéros est puni de sa mauvaise conduite et se retrouve enfermé dans une boucle temporelle, condamné à revivre sans fin le jour de la marmotte.

Je vous parle de ce très bon film car cette cérémonie semble premièrement bien ridicule et désuète, c’est aussi la sensation que j’ai eu en attendant parler d’un événement se passant à Takayama.

Takayama est une ancienne ville féodale qui a  développé ses dernières années énormément le tourisme.

Il faut dire que Takayama a de nombreux atouts : surnommée « La petite Kyoto des Alpes japonaises » elle dispose de monuments historiques , d’une gastronomie locale , d’Onsen…

Notre histoire prend donc ici son point de départ, en 2007 les autorités de la ville créent de (très) nombreux festivals dont le but est de donner à la ville plus d’attractivité.

La démarche fut couronnée de succès puisque les festivals du printemps et de l’automne célébrant les temples de la ville sont devenus des événements majeurs du Japon.

Mais dans les créations loufoques de la ville on trouve une petite pépite.

La festival (littéralement) du festin de nourrissons est une fête ou des bébés nagent dans les sources chaudes de la ville, simulant la cuisson des petits bouts avant qu’on se mettent à table pour manger des aliments locaux en forme d’enfant.

Cet événement a pour but de faire la promotion de plusieurs piliers de la ville. D’abord les Onsen de la ville où sont « cuits » nos bébés, mais aussi du bœuf de Hida qui se veut être le pendant local au célèbre bœuf de Kobe.

L’origine de cette fête est de tourner en dérision l’histoire de Takayama où en 1460 une famine avait touché très gravement la ville et contraint ses habitants à manger leurs propres enfants pour survivre.

L’anecdote peut paraître folle mais des faits similaires ont eu lieu dans la France du Moyen-Age durant les grandes famines de cette époque.

J’ai une certaine forme de fascination en m’imaginant ces dizaines d’enfants japonais barbotant dans les sources chaudes avant de se faire symboliquement manger par leurs parents.

Malgré le coté loufoque de cette idée, sa réalisation a été compliquée et plutôt accueillie tièdement.

Et pour cause je ne vous ai pas encore montré le genre de succulents plats préparés par les meilleurs traiteurs de la ville alors attention voici une image :

Et voici le cœur du problème, il semble que même au Japon, on ne peut pas rire de tout et pourtant j’écris sur un peuple qui trimbale des chars en forme de pénis pour célébrer l’amour et l’envie d’en finir avec le célibat.

Le festin de nourrissons est finalement une célébration qui se meurt et est amené très certainement à disparaître dans quelques années.

Pour les gens qui suivent mes articles, vous le savez j’aime à défaire les clichés d’un pays que je n’ai pourtant pas visité et cette fête en est l’exemple.

On y trouve tous les ingrédients des bons stéréotypes du japon avec les sources chaudes, le coté décalé et l’importance de la tradition. Pour autant cet événement, je le rappelle fabriqué pour promouvoir la ville il y a 11 ans, nous montre juste un Japon sûrement plus proche de l’occident et globalisé que nos images d’Épinal issu de la japanimation.

Ainsi se termine mon billet sur une note bien négative mais j’ai faim et je n’ai plus qu’un demi bébé dans mon frigo pour finir la semaine.

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